LA VÉRITÉ SUR LES« RELATIONS D’EMPLOYÉS »
Depuis le mois d’octobre dernier, Amazon fait venir des dizaines de gestionnaires spécialisés en ressources humaines de différentes régions du pays, à KCVG. Ces visites ont commencé peu de temps après que l’entreprise ait annoncé une augmentation de 0,50 $, pour « contrer la hausse du cout de la vie ». La direction avait aussi rejeté une pétition signée par près de 400 de nos collègues demandant le retour du bonus de 2 $/heure que nous avions reçu lors de la période de pointe de 2021.
Un responsable a commenté : « C’est bon signe que ces spécialistes soient impliquées. Quand j’étais à (un autre établissement de la région), les choses ont vraiment commencé à changer lorsque la direction a fait venir des responsables en relations pour nous écouter. » En réalité, rien n’a fondamentalement changé depuis la période de pointe en 2022. Les opérations quotidiennes à KCVG se sont considérablement détériorées, nous sommes régulièrement appelés en renfort avec moins d’une heure de préavis et le moral est au plus bas. Des centaines de nos collègues ont quitté leur poste durant l’année.
QUE SONT LES RELATIONS D’EMPLOYÉS ?
Rendu à ce stade, vous avez probablement assisté à une réunion de relations avec les employés : une assemblée générale des employés, une réunion de discussion sur les anniversaires ou une réunion spécifiquement consacrée à notre campagne syndicale. Vous avez probablement également vu ou discuté en tête-à-tête avec quelqu’un vêtu d’un gilet rouge portant l’inscription « LEADEURSHIP, COMMENT PUIS-JE AIDER ? » dans le dos. Ce sont des responsables des relations avec les employés. Leur travail consiste à évaluer les préoccupations de nos collègues sur le lieu de travail, non pas pour changer fondamentalement les choses, mais pour nous influencer contre le syndicat et les travailleurs qui sont considérés comme des leadeurs, afin de les éloigner de leur soutien au syndicat et que d’autres les suivent.
En réalité, la gestion des relations avec les employés est un domaine des ressources humaines qui vise à miner et à empêcher la syndicalisation. D’ici 2027, on estime que le secteur de la gestion des relations avec les employés aura une valeur de plus de 38 milliards de dollars. Rien que l’année dernière, Amazon a dépensé plus de 14 millions de dollars pour des consultants externes chargés d’éviter les syndicats afin de contrecarrer les campagnes syndicales en Alabama et à New York.
Dans le livre de Martin J. Levitt, qui a travaillé pendant des décennies en tant que consultant antisyndical, il est écrit : « Je gagnais 200 000 dollars par an et vivais sur une propriété boisée de cinq acres dans une communauté exclusive. Je voyageais, je dinais et séjournais en première classe, et je ne conduisais que les voitures de luxe les plus fines. À ce moment-là, j’avais dirigé plus de 200 campagnes antisyndicales et n’en avais perdu que cinq, et j’avais formé des gestionnaires opportunistes pour qu’ils fassent de même dans leurs propres entreprises. Non, ce n’est pas le besoin qui m’a poussé à quitter le terrain. C’est l’horreur et le remords qui m’ont poussé. »
Comment Amazon peut-elle qualifier notre syndicat, dirigé par nos collègues, de tierce partie alors que l’entreprise dépense des millions pour briser les syndicats ?
Sous une critique généralisée, y compris des centaines d’accusations de pratiques syndicales déloyales de la part du National Labor Relations Board (Bureau national de relations de travail), Amazon gère de plus en plus sa lutte contre les syndicats en interne en embauchant plus de 120 employés des relations d’employés, dont au moins 50 gestionnaires des relations d’employés à travers les États-Unis.
Cela inclut Ronnie Talbert, qui a dirigé bon nombre des récentes réunions des relations d’employés. Avant de travailler chez Amazon, Ronnie a passé 25 ans à s’attaquer aux syndicats dans l’Indiana, l’Ohio et le Tennessee pour une société notoirement antiouvrière, Bridgestone Tires. Lors des négociations syndicales, Ronnie a exigé de réduire les salaires à 13 dollars de l’heure pour un tiers de la main-d’œuvre, de réduire de moitié les prestations d’assurance-chômage sans préavis, et de remplacer les régimes de retraite sécurisés par des plans d’épargnes et retraites (401 k) risqués.
Au stade actuel, des dizaines de gestionnaires des relations d’employés sont venus à KCVG pour saper le désir de milliers de travailleurs d’obtenir un salaire décent de 30 dollars de l’heure, de meilleures conditions de travail, plus de congés payés et une représentation syndicale pour mettre fin aux représailles et abus disciplinaires.
LA STRATÉGIE D’AMAZON POUR BRISER LES SYNDICATS.
Nathan Shefferman, connu sous le nom de « père fondateur de la lutte antisyndicale », a inventé bon nombre des méthodes utilisées par de grandes entreprises comme Amazon pour repousser les syndicats, y compris la « Table ronde des employés ». Ces réunions sont soigneusement annoncées par la direction comme des espaces accueillants où nos collègues peuvent exprimer ouvertement leurs plaintes sans craindre de représailles. L’intention réelle de ces réunions est en fait de permettre aux spécialistes de relations d’employés et à la direction de se mettre au courant des informations informelles et à la culture de travail de notre établissement afin d’identifier les travailleurs considérés comme des leadeurs dans leurs départements. La direction veut identifier ceux qui penchent en faveur du syndicat et les équipes sur lesquelles Amazon doit concentrer ses efforts antisyndicaux.
Bien qu’il soit illégal en vertu du droit fédéral du travail pour Amazon d’exiger que les travailleurs assistent à des réunions « captives » antisyndicales, la direction joue sur une corde raide en nous surveillant lors de ces réunions et en disant parfois aux travailleurs qu’elles sont obligatoires.
Vous avez le droit de refuser de participer à ces réunions, mais nous encourageons les travailleurs favorables au syndicat à contester les arguments antisyndicaux de la direction. Dans de nombreux cas, les travailleurs sont sortis de ces réunions plus favorables au syndicat, certains signant même une carte syndicale le jour même.
Les informations recueillies lors des Tables rondes d’employés et des conversations individuelles avec les travailleurs sont transmises à la direction à tous les niveaux. Les gestionnaires de zone ont récemment suivi une formation antisyndicale afin d’identifier les travailleurs favorables au syndicat et de transmettre des informations aux Relations d’employés. Ces derniers s’en servent pour affiner leur discours antisyndical et aider la direction à établir de meilleures relations de travail avec leurs employés sans apporter de changement concret qui pourrait affecter la productivité et les bénéfices d’Amazon.
NE LAISSONS PAS AMAZON NOUS DIVISER !
Bien que les réunions des Relations d’employés aient convaincu certains de nos collègues de la nécessité d’un syndicat, elles ont également semé la peur et le doute à l’égard de notre syndicat. Les réunions nous qualifient comme une « entreprise », en mentant aux travailleurs sur les cotisations syndicales et en prétendant que le syndicat supprimerait nos avantages.
Il est crucial que nous confrontions les mensonges d’Amazon lors de ces réunions et que nous convainquions nos collègues de ce qui est possible avec un syndicat lorsque nous nous battons ensemble.
Ces derniers mois, Amazon a concentré son personnel des Relations d’employés sur notre lieu de travail et au centre de traitement RDU1 en Caroline du Nord où les travailleurs s’organisent se syndiquer. Amazon a même fait venir des gestionnaires de KCVG à Dallas-Fort Worth pour une formation spécialisée en Relations d’employés. À l’avenir, Amazon utilisera de plus en plus les gestionnaires de secteur pour essayer de nous diviser et forcer les assistants d’organisation et les travailleurs de niveau 1 considérés comme des leadeurs à lutter contre le syndicat.
Bien que certains de ces gestionnaires de secteur puissent être mal à l’aise avec le rôle qu’ils doivent jouer contre le syndicat, d’autres l’accepteront avec enthousiasme et le verront comme une opportunité pour gravir les échelons. Nous parlons beaucoup de « bons » et de « mauvais » gestionnaires au travail, mais, quelle que soit votre opinion sur un gestionnaire en particulier ou que vous les considériez comme un défenseur de certains travailleurs ou de leurs favoris, nous devons prendre conscience du rôle destructeur qu’Amazon leur demande de jouer contre notre campagne syndicale. Amazon met leur carrière en jeu pour défendre les profits d’Amazon.
STOPPONS LA RÉPRESSION SYNDICALE D’AMAZON
Enregistrez vos conversations avec la direction : vous en avez le droit. En vertu de la loi nationale sur les relations de travail, on peut enregistrer toutes les conversations avec la direction concernant l’activité syndicale. Si vous participez à une réunion de table ronde ou à une conversation individuelle avec les Relations d’employés ou la direction, enregistrez-la. Dans cette situation, on vous encourage à parler des prochaines étapes à suivre à un collègue impliqué dans la campagne syndicale. Amazon a peut-être enfreint la loi fédérale du travail lors de cette conversation et il est important que nous documentions leur activité et signalions toute violation au bureau national des relations du travail (National Labor Relations Board).
Signez une carte syndicale dès aujourd’hui : venez nous trouver à une table syndicale et signez une carte d’autorisation syndicale afin que nous puissions voter OUI pour un syndicat à KCVG !
Participez à une réunion d’orientation syndicale : pour remporter notre syndicat indépendant dirigé par les travailleurs, nous avons besoin de la participation de tous. Assister à une réunion d’orientation est une excellente première étape pour s’impliquer activement dans la campagne !